L’air frais caresse mon visage et mes membres. Des martinets qui tournoient au soleil strient le ciel de leurs arabesques et percent l’azur de leurs cris… Silence : la route déroule son ruban sous mes roues dans le doux chuintement des pneus… Je pédale, tranquille, le cœur gonflé d’allégresse… J’éprouve un grand sentiment de bien-être, de plénitude...
Je goûte le paysage qui défile sous la lumière rasante du matin en laissant mon esprit vagabonder… Je pense aux choses que je dois faire… Je fais des projets… Je pense aux gens, à vous, à toi… Et roule que je roule, et grimpe que je grimpe, et file que je file… Douce chaleur des muscles en mouvement, souffle qui s’accélère, sueur qui perle et coule, cœur qui bat sa coulpe… Accomplissement dans l’effort, bonheur.
Tiens, un cycliste dans ma roue : c’est Alain, de Bernès. Il est très intéressé par mon attelage et me pose mille questions… Je suis bavard et ne le prive pas de réponses… Nous sympathisons et faisons route ensemble un moment… Salut ! A bientôt ! Je passerai, promis !...
L’air chaud caresse mon visage et mes membres. Les martinets ne strient plus le ciel de leurs arabesques… Un chevreuil hésite avant de traverser… Silence.
